Consultation

XXI, folios:217 218
Candolle, Cosme de, sieur de Jullian
Pierre Paparin de Chaumont, évêque de Gap
Lettre non liée
24/12/1573
Valence
Salard

Transcription

Les mots surlignés font l'objet d'une note

1

Reçue à Valence, le 07 janvier 1574.

2

Monseigneur, il y a environ ung moys que passant par icy ung de voz

3

genlz, je luy priay vous presenter mes très humbles recommandations et que

4

je vous iroys faire la reverence incontinent que ie seroys hors de prison

5

out je suis debtenu à grand tort et sans cause par le gouverneur

6

de se lyeu de son authorité privée questant moy eschapé des

7

huguenotz de Vitrolles, lesquelz me poursuyvant pour me meurtrir,

8

je me vins rendre icy penssent avoyr faveur du susdit gouverneur,

9

lequel au pourchas des henemis qui luy dirent que jestoys riche et

10

de bonne mayson les ayant constitués prisoniers les relaxa et

11

memist à leur place sans mandement aulcung de cez suerieurs,

12

ny des myens, encores que je lieusse dict que jestoys appuyé de

13

monseigneur d’Ambrun, lequel vouloys aller trouver pour luy comminuquer

14

quelques afères dimportence concernant le service du roy et

15

mesmes pour luy declayrer quelque entreprinse que les henemis

16

brasoynt tant sur luy que contre plusieurs aultres seigneurs

17

de ce pays ; et parce que vous estes de la partie, je dict à votredit

18

home questant hors des prisons après avoyr parlé à monseigneur

19

d’Ambrun, je ne fauldroys vous aller fère la reverence et fère entres

20

chose à votre grand profict et attendant ma dellivrance par le moyen

21

de mondit seigneur d’Ambrun qui, estant adverty de ma debtention la pluroyt

22

et en ce faysent, la maulvays sortans a volu que deux paquetz

23

quil avoyt desparties pour le faict à monseigneur de Laborel, furent

24 volés [barré : des] des huguenotz, se que mondit seigneur d’Ambrun ne cuyde poinct 25

et ce pendent sen est allé, aydent que je le suyve après, mais

26

au contrère je suis encore icy tiranisé de ce cruel Neron qui

27

relaixe les huguenotz et tient les catholiques en prison

28

sans ocasion pour destourner plusieurs biens grandz services que les

29

jeusse peu et pourroys à sa magesté et à plusieurs seigneurs

30

de marque de se pays, se que jay bien volu vous faire entendre

31

secretement car il ne me permect descrire à persone, craignant je

32

ne soys dellivré sans fère omaige danbre, crogue que dalours ou

33

dencens et suis marry davoyr tant attendu, combien que je

34

cuydoys questant adverty par votre home auquel javoys vidé

35

[217 v°] le faict, eussiés escrit à mondit sieur d’Ambrun peult estre que voz

36

letre en eussent raporté melheur fruict que les aultres parquoy

37

si vous avés le moyen de mayder à procurer madite liberté,

38

oultre la perpetuelle oblygation que jje vous en auray toute ma

39

vie, jay daultre part comodité de vous fère ung service remarcable

40

pourveu que soyt le tout mené discretement, sans evanter aulcune chose

41

afin que lhenemi qui guette nuict et jour ne puysse apercepvoyr

42

notre intention qui se vouyant peu ou pro[u] descouvert, on ne pourroyt

43

latraper sy ayseement come on fera si le faict est menié prudemment ;

44

et sil vous plaict mescrir aulcune chose faictes que soyt en

45

excrivant à monsieur le precheur par le moyen du quel je pourray recevoyr

46 voz lettres [barré : je] ; et daultre part, je vous advise que monseigneur d’Ambrun 47

prend festes à Lyon que si aviés moyen de promptement liescrire

48

et fère entendre come je suis encores dobtenir ayant esteés ces lettres

49

prinses en chemin quil escrivoyt en ma faveur, aussi de

50

ladvertir de nescrire à aultre quà cedit gouverneur pour regard de

51

ma dellivrence, car il ne faict rien pour persone, encor ne say

52

sil fera rien pour ledit sieur d’Ambrun tant il est altier, bien que je

53

croys que si voz letres avoynt bonne conduicte seroyt (barré : por]

54

possible quavant que ledit sieur d’Ambrun fust departy de Lyon, il les

55

auroyt et les ayant receue, je ne fais aulcun doubte quil

56

nescrvit de la bonne encre à cedit gouverneur qui me

57

dellivreroyt et au partir dicy avec voz genlz, je men iroyn de part

58

devers vous pour vous monstrer au doigt et metre toutes

59

choses en voz mains et en votre pouvoyr sur peyne de ma vie

60

proveu que vous ne gastiés rien en parlant à voz domestiques

61

sans fère aulcun semblant, come si [ajouté : ce] nestoyt rien plus quau

62

paravant, tant aux grandz quaux petitz usant de dilligence

63

sur toutes choses et bien secretement. Je parleray aveques

64

monsieur le precheur, vous advisant que dhors en là, il ne fault

65

plus rien metre par escrit pour le dangier de perdre tout

66

à tant. Je feray fin, après avoyr salluer très humblement voz

67

bonnes grace, je prie Die[u] quen heureuse santé, il vous doingt

68

[218] monseigneur, lentier contantement de voz desirs. A Sallard,

69

le XX4 jour dessembre 1573.

70

Votre très humble serviteur

71

A jamais Cosme de Candolle

72

sieur de Jullians en provence

73

Je vous envoye le double de la lettre que

74

monsieur d’Ambrun escrivoyt pour ma

75

dellivrance que fust vollée des

76

huguenotz

Loading...